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Tout est en bataille ! Laideurs,
saletés, corruptions, banditisme…tourmentent naturellement l’ordre des choses.
Le stress qui en résulte contraint les habitants à trimballer dans leur sac des
maux comme la peur, la frustration, l’angoisse et l’envie.
En dépit de ces sentiments qui
réduisent l’espérance de vie de la population, un petit virus inspirateur de
maladie et preneur de vie appelé Covid-19 vient fragiliser davantage notre vie quotidienne.
Aujourd’hui, il est là et
c’est la panique générale sur la terre des Taïnos ! Certains commencent à
perdre la boule car nul n’est exempt du mal qu’il inflige.
Si on utilise le mot
fatidique pour indiquer l’arrêt du destin, l’année 2020 est l’expression vivante
qui désigne le sens propre de ce mot. Au-delà
des troubles socio-politiques qu’a connus le pays l’année dernière, l’année
2020 elle, a débuté sur une note accélérée du kidnapping et du banditisme. Une
situation qui plonge tout le monde dans l’effroi, forçant les Haïtiens à boire
le calice jusqu’à la lie.
Enfin, c’est la
daube dans ce pays!
Vivant au jour le jour
dans des conditions difficiles, la plupart des gens rêve d’une trêve ou d’une
vie meilleure. Elle se demande à longueur de journée jusqu’à quand cela cessera-t-il ?
A-t-on logé le diable sur ce bout de terre ?
Avec tout ce qu’on gère
(problèmes de toutes sortes, vulnérabilité, promiscuité etc.) on pensait que le
coronavirus allait avoir de la sympathie pour ce pauvre pays…
Dommage! Le Covid-19 n’est
pas assujetti au principe de la raison !
C’était à portée de
main d’éviter le coronavirus en Haïti! Mais notre insouciance à prendre
les choses sérieuses en main à temps nous a complètement trahis. Nous avons laissé
le virus se faufiler dans nos aéroports et frontières : nous allons payer
les conséquences de nos inconséquences !
Malgré tout, à quelque
chose malheur est bon ! Depuis la confirmation de la présence du virus en
Haïti, le kidnapping et l’insécurité sont au ralenti, les actes de banditisme
ont baissé, les citoyens font l’effort de respecter les principes d’hygiène, les
querelles intestines entre le pouvoir et l’opposition sont au point mort, il
paraît que même les méchants ont peur du sort que réserve le coronavirus...
Pour faire face à cette
pandémie, tout le monde fait du coude à coude pour sensibiliser la population. Soudain,
on observe l’entraide, la courtoisie dans des quartiers, des attitudes que nous
pensions avoir perdues.
Le hic de la situation,
c’est que beaucoup de gens se
montrent peu concernés par ce danger que représente le coronavirus. Les haïtiens pour la plupart sont de nature
sceptique, il faut qu’ils voient les dégâts causés par le virus pour accorder
foi aux recommandations qui leur sont faites.
Dans les rues, marchés publics, transport en commun ils continuent de
fonctionner dans l’irrespect total des mesures annoncées par les autorités
sanitaires. La forte densité de population surtout à Port-au-Prince, complique fortement
l'application de toute mesure de distanciation sociale. Les jours de l’année 2020 peuvent s’avérer fatals
pour le pays. Nous sommes devant
l'inconnu et l'inattendu.
Face à la crise liée au
coronavirus, il est impératif de penser à un plan d’aménagement du territoire
et de développement urbain, à utiliser la science et la technologie comme outils,
à créer un système de santé efficace, à construire des hôpitaux modernes, à développer
l’agriculture pour assouvir la faim et à
éduquer autrement pour combattre l’ignorance.
Ne
paniquons pas ! Préparons-nous sereinement, lavons nous les mains
régulièrement, évitons de porter nos doigts dans nos orifices, appliquons la distanciation sociale et le
confinement.
Jeff Valbrun
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