© HECTOR RETAMAL / AFP |
Dans les coins et recoins de la
capitale, un brouillard de fumée noire s’élève des pneus enflammés; des
barricades sont érigées un peu partout, la violence gagne les rues et l’odeur
toxique remplit les poumons de ce peuple affamé et misérable qui réclame le
départ du président. Le pays est lock (verrouillé).
Depuis
1986, la boite de Pandore est ouverte dans notre pays. Vol, gaspillage,
cupidité, amour du pouvoir, violence…sont devenus les principales compétences
de nos « élites ». La mise en pratique de ces compétences a créé un
système mafieux qui fonctionne dans un cycle infernal : élections contestées,
séparation du pouvoir, manifestations pour le départ du président,
gouvernements de transition, séparation du pouvoir, élections contestées à
nouveau et ainsi de suite. Quel est le résultat de ce comportement après
de nombreuses années ?
Aujourd’hui
le chaos est là, il habite la société en engendrant la misère la plus abjecte
et l’insécurité démesurée. Nous vivons majoritairement dans la crasse et la
merde tandis que certains s’enrichissent à nos dépens.
Immergés
dans le chaos le plus total, nos pensées et nos actions nous entraînent dans
des dédales où nous guette une guerre civile et fratricide...
Notre dernière innovation
Les
antagonistes pour la lutte pour le pouvoir utilisent la misère, l’incrédulité
du peuple et l’injustice sociale comme moyens de s’emparer des trésors publics.
Dans cette descente aux enfers que nous connaissons, il arrive que nous
modernisions et innovions dans le chaos pour augmenter notre mal en adoptant
depuis tantôt un an des comportements inimaginables, violents et insensibles à
travers ce qu’on a appelé « Opération Pays lock (verrouillé) ».
Sur
des périodes allant de quelques jours à plus d’une semaine, nous paralysons
l’ensemble des activités socio-économiques pour donner libre champs aux vols,
aux scènes de pillages, aux manifestations violentes, aux barricades
enflammées, à l’insécurité, aux incendies, jets de pierre et échanges de tirs…
Pourquoi
sommes-nous arrivés à la basse échelle de l’existence humaine ?
Des
« honorables » jouent aux apprentis vidangeurs, des dirigeants au
« je m’en fous », le peuple à la barbarie...
Ne
voyons-nous pas que nous sommes au bord du précipice ?
La folie sans mesure
L’addiction
pour le pouvoir et la richesse facile a gravement endommagé nos capacités
cognitives et nous a livré à une folie sans mesure. La logique des choses
disparait en nous, l’intérêt collectif devient une simple expression
vulgaire ; la seule chose qui compte c’est la mesquinerie au détriment de
tous.
Nous
disons nous battre pour la justice et le partage sans penser aux enfants qui ne
peuvent se rendre à l’école ; nous barricadons les voies sans penser aux
malades qui doivent se rendre à l’hôpital ; nous jetons des pierres sur
des voitures sans penser aux sacrifices consentis par les propriétaires, nous
volons, pillons les caisses publiques sans penser à la misère du peuple ;
nous nous entretuons sans penser que le dialogue est la meilleure
solution ; nous incendions les entreprises sans penser aux prêts des
entrepreneurs et au chômage que nous créons, nous tuons sans penser à la vie
qui est sacrée…
Qui
êtes-vous pour nous infliger ce mal et engendrer le chaos parmi nous ?
Voulez-vous
tuer l’espoir de ce peuple par vos stupidités et manipulations ?
Pensez-vous pérenniser ce système qui nous détruit en empêchant aux écoles de
fonctionner ? Pensez-vous continuer à nous engouffrer dans la misère
dégradante ? Pensez-vous utiliser la stratégie du choc pour en tirer les
bénéfices ?
Partez
tous !
On
en a marre de vous !
Haïti
a besoin de renaître de ses cendres et de gens honnêtes pour refaire sa fierté!
Bonne analyse.
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