Au coq chantant, 4
heures du matin, de nombreuses mères de familles haïtiennes se mettent à la
verticale pour se défaire des maquillages réalisés par le sommeil, exposées à
tous les risques d’insécurité et d’un quotidien incertain, elles se trouvent
dans l’obligation de laisser leur toit pour aller se ravitailler en toute sorte
de chose pour répondre à leurs besoins, ce qu’on appelle dans notre milieu « Brase lari a ». Sortant
de divers endroits, milieux et couches sociales, celles qui sont les plus
remarquables dans cet exercice journalier, sont : les marchandes de légumes
de Kenscoff, les « Madan Sara » et les marchands ambulants. Légions
de par leur nombre, ils font le décor des coins et recoins de la capital.
Les marchandes de Kenscoff
Dégringolant les
mornes sous des paniers de fruits et de légumes comme coiffure, enveloppées
dans des habits usagers, les marchandes de Kenscoff portent leurs « Chay », pour se rendre en
ville à pieds, à moto et en tap-tap, où elles vont faire jouer la loi de
l’offre et la demande. Au
marché, après un très long trajet, elles sont parfois violées par des bandits,
quand ces derniers ne volent pas leurs marchandises et leur argent.
Les Madan Sara
Du fond des
provinces du pays, arrivent les « Madan Sara » ainsi appelées pour
leur bavardage excessif et à l’image de cet oiseau migrateur; elles font des
va-et-vient en quittant leur domicile, s’empilent dans des camions (camions qui
très souvent transportaient des produits radioactifs dans d’autres pays) pour effectuer
de long trajet sur les grandes villes pendant des jours. Dans un chaos de fatras, de fouillis,
imprégnés d’une odeur nauséabonde de choux en décomposition, elles confrontent
leurs denrées agricoles contre les prix du marché.
Les marchands ambulants
Ces gens qui
constituent le pilier de l’économie haïtienne, sont souvent traités comme des
parias, comme des moins que rien. Ils sont exposés à toutes sortes de maladies
car les milieux dans lesquels ils font jouer la scène de la vie, sont
généralement insalubres et ne respectent
pas les conditions d’hygiène. Des fois pour des raisons politiques leurs
marchandises souvent obtenues suite aux prêts qu’ils ont contractés auprès des
organismes de micro-crédit, sans compter les « ponya » qui crèvent leur cœur, périssent dans les
flammes des revendications obscures et inconnues.
Qui
sont-ils ?
Ils sont nos pères
et nos mères, protégeons-les ! Changeons leur vie !
Jeff Valbrun
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