Cyclone social à Port-au-Prince



La semaine dernière, les prévisions météorologiques annonçaient le passage de l'ouragan Irma de catégorie 5 sur la partie septentrionale du pays. Ce cyclone qui s'est révélé dévastateur sur son passage dans certains endroits comme: la Barbade, Saint Martin, la Floride, a épargné Haïti et son peuple. Par rapport à ce cadeau naturel, le gouvernement s'est dévidé des péripéties qu’occasionnerait ce phénomène. Parlant de tout cela, c'est quoi un cyclone? Selon une définition du Larousse, c'est une masse atmosphérique animée d'un mouvement de rotation en sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère Nord (rotation inverse dans l'hémisphère Sud), accompagnée de vents forts, d'une baisse barométrique et de précipitations. Se basant sur cette définition, peut-on parler de cyclone social si un groupe d'hommes animé d'un mouvement de rotation en sens inverse d'une collectivité?
Le mercredi 13 septembre 2013, un cyclone de catégorie 5 mesuré sur l'échelle de « misère » du peuple haïtien, appelé "ABA BUGDET" inconnu des scientifiques et sans prévision des appareils sophistiqués a ravagé les rues de la capitale haïtienne où les vitres de nombreuses entreprises et voitures ont volé en éclat sous une pluie de roches, des voitures brûlées, des gens blessés, parents et élèves affolés cherchant une issue au cœur des pneus enflammés pour ne citer que ceux-là. A la lecture de ces dégâts et se référant à une loi physique qui fait croire que "toute action engendre une réaction" qui se traduit dans un langage facile "cause et effet", il revient à un homme censé de se poser la question suivante: Quelle est la cause majeure de cet évènement?
Prêtant l'oreille aux propos et aux cris de nos frères et sœurs animés de colère et de violence sous une pluie de chaleur et l'odeur de l'asphalte au nez, on comprend aisément l'éveil de leur animosité qui n'est autre que le vote du budget 2017-2018. Alors que résume-t-il? Le budget 2017-2018 de l'Exécutif voté par le législatif, malgré ses différentes composantes, peut se résumer par une simple expression: l'augmentation des impôts et taxes de la population. Les impôts et taxes bien qu'ils soient du domaine du service d'utilité publique (et que très souvent les citoyens d'un pays sont réticents à donner à César ce qui lui est dû)… est-il propice de faire une augmentation des prélèvements obligatoires dans le cadre de la situation actuelle d'Haïti ?
Prenant en compte de certains indicateurs clés de l'économie haïtienne tels que: Le PIB, le taux de chômage et les indices des prix à la consommation qui permettent de suivre la santé économique et financière d'un pays; nous doutons que ces indicateurs reflètent une dynamique de croissance suffisante pour faire ajuster les impôts et les taxes.
Comme il est dit: "Diriger c'est prévoir", les autorités haïtiennes ont-elles prévu ce cyclone social? Ou du moins, ont-elles agi de plein gré pour occasionner ces dérapages ? En comparaison aux sensibilisations relatives à l'ouragan Irma et les logistiques mises en branle par rapport aux éventuels dégâts qu'elle pourrait causer, pourquoi une telle science et attitude n'étaient pas présentes aussi lors de l'élaboration et le vote du budget? Et qu’en est-il des jours qui viennent si on promulgue la loi de finance 2017-2018 sans  tenir compte des dégâts de ce cyclone social ?

Jeff Valbrun

Commentaires

  1. Je trouve ton article tres interessant Jeff. Je suis d'avis que ces derniers jours les catastrophes naturelles et sociales inquietent.Neanmoins,je doute fort que l'on puisse parler deja de cyclone social dans le cas des recents evenements.Je dirais plutot que ce dernier est previsible si les acteurs politiques (autorites en place et oppositions)refusent de s'asseoir et de planifier le destin du pays.J'entends parler beaucoup de gens.Ils ont parfois une certaine volonte de faire advancer les choses.Mais le probleme est que la volonte est loin d'etre la chose la mieux partagee du monde.Je prends l'exemple du president qui veut avancer sur certains projets.Il veut la stabilite.Cependant,il persite a oublier que la stabilite en Haiti doit etre un projet collectif et republicain.On ne pourra jamais stabiliser le pays en diabolisant une categorie sociale qu'elle soit entrepreneurs ou manifestants de l'opposition.La republique exige des citoyens vigilants,proactifs qui contestent et questionnent l'administration etatique.Certes,le gouvernement elu sur la base d'un projet socio-politique et economique n'est pas oblige de faire ce que demande les opposants.Mais il doit s'expliquer et repondre aux questionnements des citoyens.C'est pour moi,l'un des moyens d'eviter le cyclone social dont tu parles cher ami.

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